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Homme debout

mardi 31 mai 2022

Du pouvoir...

Le pouvoir est à mon sens le véritable poison qui s'infiltre dans le cœur de l'humain. Autour de cette notion de pouvoir nous pouvons trouver les désirs inconscients, le besoin de posséder, la recherche d'intérêts personnels. Nous pouvons nous demander si réellement nous faisons les choses sans pouvoir caché en arrière-plan. Même dans le monde de la spiritualité, le constat est malheureusement vite fait, si ce n'est pire qu'ailleurs. 

Alors pourquoi avoir laissé entre les mains des hommes le pouvoir ? Car nous voyons bien que celui est utilisé pour détourner l'état naturel des choses pour le réorienter à des fins d'intérêt personnel, que ce soit pour de l'argent, de la notoriété, le besoin de dominer l'autre, etc. C'est pour moi un véritable cas de conscience et qui représenterais, si le pouvoir n'était plus actif en chacun, l'état de Vérité authentique.

Rechercher autre chose que ce qui nourrit le pouvoir est une quête que beaucoup ont commencé. Déconstruire les conditionnements profonds qui nous embarquent dans ces mêmes mécanismes est un long pèlerinage semé d'épreuves, de doutes et de confrontations de ses peurs. C'est amorcer un processus alchimique profond afin de retrouver l'humain originel en nous. C'est aussi une œuvre de plusieurs existences ou nous tentons à chaque fois d'en sortir le meilleur possible. 

En tous cas, de mon vécu personnel, c'est une quête qui me demande à faire des choix, de couper parfois dans le vif pour extraire toujours plus de peurs enfouis, toujours plus d'ombres, de fuites, de dénis… Le cœur est le guide le plus fiable pour mener à bien ce cheminement. Il nous demande parfois d'aller à l'encontre des idées reçues, de nager à contre-courant, d'oser décevoir et souvent faire écrouler nos propres châteaux de carte.

Ce cœur qui nous demande au final de nous écouter en priorité, d'apprendre à s'aimer. Oui apprendre à s'aimer. Car si il y a bien un merveilleux terreau pour le pouvoir c'est celui du mal d'amour envers nous-même et de ce que représente l'humain. Le manque d'estime, de confiance et de considération est la panacée du besoin de contrôler. Le contrôle est l'interrupteur qui amorce la prise de pouvoir par la suite. 

Qu'est ce qui peut nous positionner autant dans ce désamour de nous même ? L'enfance et ses différents écrasements, des parents qui eux-mêmes n'ont pas été aimés à la hauteur de leurs besoins, etc. C'est une réalité que je constate en séance. Toutes ces blessures qui se déposent et qui viennent principalement des héritages parentaux et transgénérationnels. Nous constatons surtout à quel point nous vivons dans l'inconscience, dans l'immaturité et les carences affectives. 

J'ai aussi conscience depuis le temps que j'approfondis ces sujets aussi bien en moi qu'en toutes les personnes qui sont sur ce cheminement qu'il y a encore bien d'autres choses plus anciennes. Ces mémoires de famille sont comme la partie émergée de l'iceberg. Cela se joue aussi dans ce qui constitue l'humain, comment nous avons été façonné avec le temps, ce que porte notre ADN avec ses nombreuses inconnues, nos instincts de survie, notre peur de la mort, toute notre histoire depuis l'aube de temps !

Je pense profondément que tant que nous sommes incarnés en tant qu'humain, nous avons à dépasser la tentation de nous laisser prendre par le pouvoir et de nous hisser vers la puissance. Autrement dit se saisir de notre véritable potentiel inné sans que celui soit dénaturé par nos blessures intérieures. Passer du faire à l'être. Du contre-nature au naturel. De la complexité à la simplicité. Cela demande donc dans un préalable, qui me semble incontournable, de nous occuper de nos déserts intérieurs afin que ceux-ci deviennent des oasis luxuriants.

Dans tout mon cheminement personnel et les rencontres que j'ai pu effectué, parmi les personnes se présentant comme "spirituelles", certains mentors ou enseignants, parfois connus, parmi celles et ceux qui m'ont accompagnés, pas une seule n'a pas fait apparaître une facette d'humanité qui criait une forme de carence intérieure. Pas une seule, même inconsciemment, n'a pas succombé au pouvoir en démontrant de la dualité, du jugement, de la possession. L'Être purement libéré est en réalité fort rare ! Car la Vérité ne se détient pas, elle est justement imprenable et ne peut se transmettre, elle se rayonne, elle s'incarne et se vit. Nous sommes tous des êtres humains en chemin, certains ont fait un peu plus de distance que d'autres, mais tous avons le même bagage de départ et auront à le déposer à la ligne d'arrivée. Nous ne faisons que partager le bout de chemin, en toute humilité et simplicité. Proposons, invitons, échangeons ! Ce chemin qui va de l'extérieur vers l'intérieur est un chemin qui ose de plus en plus le silence, la nudité, la transparence. La joie attends au bout et non la déception. La joie est l'expression de l'essence divine, même si elle n'est pas dotée de sentiments ou d'émotions comme l'âme, elle exprime cette grâce, une extase du cœur : la joie. Elle est un bon indicateur, une balise qui vous indique ou vous en êtes personnellement et ou en sont ceux qui vous entourent. Sont ils pleinement en joie dans tout ? Etes-vous pleinement en joie dans tout ?

Alors, pour trouver une réponse à ces questions fondamentales, je me laisse encore une fois traversée par le Verbe, car voyez vous l'intelligence ne devrait se mesurer qu'en terme de qualité de cœur et non en capacité de raisonnement. La raison n'est qu'un échafaudage dressé sur nos croyances limitées qui elles-mêmes prennent naissance dans nos peurs. 

Voici ce qui vient :

"Il n'y a pas que les simples et les simplifiés qui

franchiront le seuil de la porte du royaume.

La simplicité d'esprit s'associe à tort à la folie,

tandis que le fort d'esprit se rallie à l'intelligence.

Vois-tu, tu as maintenant à faire descendre ta tête dans ta poitrine,

Puis quand tu as auras traversé cette épreuve,

tu prendras tout Cela pour les faire descendre dans ton ventre.

Après un certain laps de temps dans lequel tu seras secoué

jusqu'à ne plus savoir qui tu es, tu pourras accoucher 

de ton nouveau Toi.

Tu auras fait passer par la porte de la Vie tout ce qui a teinté 

ton être. Comme une mère attentive et bienveillante,

elle te dépouillera dans ton passage de tous ces faux-semblant

pour te coucher sur son lit de paille.

Tu comprendras dans cette parabole que figure aussi la symbolique

de la naissance du Christ, qui accepta de se dépouiller, par la naissance,

afin que l'Humain nu dans son ignorance puisse endosser

ses manteaux de Vérité."




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