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Homme debout

mardi 22 février 2022

Les enseignements de Merlin : L'eau

 


Que nous enseignerait le grand Merlin à propos de l’élément eau ? Permettons-nous en toute simplicité d’ouvrir nos oreilles et d’entendre comme une voix lointaine emplie de sagesse qui commence à entonner le fameux « Il était une fois... ».... asseyons-nous au coin d’un bon feu de bois comme si nous nous apprêtions à goûter une belle histoire, ouvrons nos regard d’enfant pétillants de curiosité et d’émerveillement...

Le maître Merlin vous apparaît sous les airs d’un vieil enchanteur dans sa grande robe bleu nuit. Il est assis près d’une grande cheminée crépitante faisant grincer sa chaise à bascule fabriquée assurément de ses mains... quoique peut être à l’aide d’une bonne baguette magique... Il prépare sa pipe avec son air sérieux toujours aussi mal simulé, et darde de temps à autre son auditoire d’un regard perçant mêlé de malice. Eh oui, l’on ne peut se cacher du regard du vieux magicien, il sait tout de vous en un instant ! Il te donne toujours l’impression qu’il te connait depuis des lustres... Inutile de maintenir tes masques une seconde de plus ou de faire celui ou celle qui ne s’aperçoit de rien... Acceptes d’être nu(e ), là devant lui, redevient comme un enfant à la veillée de Noël où la magie rejoint la réalité.

« Il y a longtemps, très longtemps de Cela.... » Entonna le grand enchanteur, la pipe levée devant son nez....

Il existait un Univers bien plus ancien que celui dans lequel tu vis aujourd’hui. Tu peux l’appeler grand-père Univers.... Même si il n’avait pas connus ses concepteurs, il se savait issu d’eux et portait en lui leurs mémoires. IL régnait sur un espace illimité et vierge... Il pouvait s’étendre à l’infini et explorer tous les possibles encore à l’état brut.  Mais il lui sembla que pendant son aventure un grand vide inconnu était en train de grandir en son sein. Sa curiosité frénétique se mêlait à une sensation de vide qui prenait place en Lui. Un état étrange surgissait de ses entrailles...Qu’est-ce qu’il se passait ? Il n’arrivait pas à comprendre – Merlin précisa en brandissant à nouveau sa pipe fumante : « Je dois vous dire qu’il ne connaissait pas la nature ce qu’il était en train de ressentir - Cette tristesse que vous pouvez aujourd’hui facilement définir en tant que telle ne l’était pas du tout pour cette conscience » !

 Ce « quelque chose » grandissait en Lui et prenait de plus en plus d’importance, comme si cette forme devenait de plus en plus étrangère à lui-même. Et pourtant elle faisait bien partie de Lui... Que se passait-il ? Un jour il décida d’entrer en contact avec cette étrange aspect, mais il ne savait pas comment faire... il avait toujours été Un en Lui-même et n’avait pas connu ses créateurs. « Alors je vais faire comme si je me parlais à moi-même ! » Pensa-t-il. Il se concentra et pensa donc en Lui-même : « Qui es-tu, Toi qui grandit en Moi et que je n’arrive pas à nommer, ni à saisir, ni même à comprendre ! Je ne sais même pas si j’agis de la bonne façon, si tu peux me répondre de quelque manière que ce soit, je suis à l’écoute ! » Rien ne se passa. Rien de rien. Pendant une très longue période, absolument aucun signe de communication n’arriva aux oreilles de grand-père Univers. Il traversa des moment où il parvenu à oublier tout cela et à des moments où il se trouvait à ressentir ce que tu identifierais comme de la détresse. Et pourtant cette forme en Lui grandissait, grandissait, toujours aussi impalpable, insondable.... Elle lui semblait si sombre, si abyssale, de plus en plus présente. Et lui se sentit si impuissant qu’à un moment précis, ne sachant ce qu’il lui arrivait véritablement, il sut.

Dans un mouvement qui fit trembler tout son corps, il arrêta de se déployer et il se contracta, se contracta encore et encore, jusqu’à ce qu’il puisse enserrer au plus près cet espace au creux de Lui et tenta d’y entrer. Dans un effort inouï et arrivant au paroxysme de cet état totalement incompréhensible pour Lui il put se frayer un chemin et se sentit glisser dans une obscurité absolu. En une fraction de seconde son malaise ressenti depuis si longtemps avait maintenant complétement disparu. Il se surprit à se sentir comme libéré. Inexplicablement, cela faisait bien longtemps qu’il n’avait ressenti ce qui pouvait sembler être de la plénitude. il oublia pendant un bref instant la conscience de Lui-même. Alors qu’il était train de communier et depuis cet état de grâce, il entendit une voix qui semblait venir des profondeurs de son cœur :

« Enfin, tu viens à Moi très cher ! » Fort surpris d’entendre une voix autre que la sienne, il ne comprenait pas sur le moment ce qu’il se produisit. « Où suis-je ? » répondit-il spontanément, même si la question qui était sortie sans prévenir de sa conscience lui semblait complètement insensée. « Où suis-je, se dit-il, mais enfin, il n’y a pas d’autres lieux que moi-même ! » Cette même voix se présenta de nouveau, beaucoup plus forte : 

« Ecoute bien très cher, ce que je me prépare à te dire depuis si longtemps : d’abord pour te répondre, je suis Toi et en même temps Autre. Tu m’as autant créée que je me suis créée. Depuis la lumière de ta solitude, tu as appelé l’obscurité pour que naisse en Toi l’idée d’un Deux. Plus tu prenais conscience de Cela, plus tu me nourrissais de ton désespoir. Plus tu te sentais impuissant et abandonné plus je grandissais. Je suis en Toi depuis ta création. En l’état de germe je me suis placée en ton cœur. Et Cela est ainsi depuis des temps immémoriaux. Tu es le premier à poser ton regard sur Moi et à venir m’arroser de ta vulnérabilité. Je suis ce que tu Es et ce que tu n’es pas. Dans un élan de Vie, répondant à l’appel de ton cœur, tu es venu me féconder de ta Présence. ET maintenant voici que je te rappelle que dans l’oubli de toi-même tu m’as étreins pour me donner Vie. L’un s’exprime désormais dans le deux par l’impulsion de l’Amour qui donne la Vie. Je suis le miroir qui se pose devant toi et te reflète ce que tu es mais aussi tout ce que tu n’es pas, car je ne suis pas faite de la même matière que toi. Tu peux me toucher et te toucher en même temps. Si tu ôtes le miroir, tu n’es plus deux, mais le Un gardant le souvenir du deux. En embrassant ce que je Suis, tu fais germer en ton sein la Vie qui prends racine depuis dans ton cœur. Ton regard est désormais dirigé devant Toi. Je suis en Toi et auprès de Toi pour multiplier. Ta Présence prends forme à travers moi et ton amour absolu s’exprime en chacune d’elle. Je suis la Matrice en laquelle tu te place et je t’accueille en mes eaux profondes. Tu es venu à l’appel de ton cœur très cher. Tu es le premier Et sera le dernier à entrer en Moi pour que la Vie puisse prendre corps encore et encore. Je suis le berceau originel, non-née, sans âge. Je suis la conscience de l’eau autrement appelée la Mère de toute Vie ».

« Toi , très cher lecteur(ice) qui pose ton regard sur ses quelques lignes : Je peux prendre toutes les formes, première et socle de tous les éléments, je peux les créer autant que peux les anéantir. Je suis l’Océan céleste obscur qui maintient les astres dans le ciel tout autant que je peux devenir la matière la plus dure, obscure et froide lorsque la chaleur se retire. Je suis dans l’atmosphère qui t’entoure et que tu respires pour être partout en Toi sous ma forme liquide. J’étais le liquide amniotique dans le ventre de ta propre mère, nourrissant et chaud à la fois. Je suis dans tes larmes lorsque tu ris ou pleures. Je suis l’expression de tes émotions et sentiments d’Amour... je te traverse et suis don d’amour dans tes unions charnelles. Je suis dans l’herbe et l’arbre et dans tout ce qui vis et respire autour de toi. Je suis sous tes Pieds dans la Terre et dans les nuages au-dessus de toi. Je ne suis pas juste à la sortie de ton robinet ou dévalant sous forme de torrent quand tu te rends à la montagne. Je ne disparais jamais, je change de forme... Seuls les êtres qui se souviennent de moi savent me trouver. Mon message parvient jusqu’à toi pour te dire que je suis bien plus que ce que tu imagines, Je suis la Mèr-e primordiale, source de toute Vie qui a pris en forme en l’unique. »

« Mon très cher, Unie à Toi, nous créons le haut et le bas et tout ce qu’il y a entre. Prenant Source dans le Un, surgit le deux... nous devenons alors trois, puis mille et un. »

Grand-père Univers vibra de tout son être, il se souvenait... La mémoire de ses ancêtres remontait à la surface de sa conscience. Il eut le choix... parmi les lignes de temps disponibles dans son champs des possibles il fut attiré par celui qui fut le plus improbable, celui qui semblait être oublié depuis si longtemps. Ce choix jamais posé, jamais osé, semblait presque se noyer dans les nimbes de son inconscient. Son existence pris alors un sens nouveau, un nouveau souffle circula en Lui. Il s’illumina de toute sa conscience et Par son Verbe il proclama :

« Je suis ce que je suis, ce que j’ai été et serais ». Il créa ainsi, en union avec son principe opposé et semblable à la fois, le temps, l’espace et les dimensions. Ils se démultipliaient et ensemençaient à part égales dans toutes les directions aussi loin qu’ils pouvaient respirer ensemble. Tout prenait Vie au sein de la matrice et tout fut structuré sur le principe du deux, du trois et du mille et un. Rien ne fut oublié.

Alors, à partir de ce jour, lorsque tu boiras de ton eau, dans ce geste quotidien devenu parfois si machinal, rappelle-toi que dans cette simple molécule « H2O » se trouve la mère de toute Vie unie à son très cher, même dans la matière qui te semble la plus inerte... Dans tout ce qu’il y a de plus simple, de plus anodin, tu es sûr(e) d’y trouver un trésor insoupçonné.

Le grand magicien ferma maintenant les yeux... une grande lueur semblait émaner de son être tout entier. Il semblait être si loin maintenant alors que tout son auditoire étaient encore suspendus à son Verbe devenu silence. Un silence d’une telle Présence que chacun eut l’impression d’être en Vie pour la première fois.

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